vendredi 6 juin 2025

8918 - appelez-le Martlet

Grumman Martlet sur le pont d'un porte-avions britannique.
… le drame de la Royal Navy a longtemps été de posséder quelques porte-avions très modernes, mais au potentiel gâché par l’absence d’avions performants.

Au début de la guerre, c’était particulièrement vrai dans le domaine de la chasse, où les biplaces Fulmar ont très vite avoué leurs limites face aux monoplaces allemands et même italiens, mais ont néanmoins été conservés à bord… faute de mieux.

La navalisation en catastrophe de chasseurs Hurricane et Spitfire ne constituait, au mieux, qu’un pis-aller, car bien que plus performants que les Fulmar, ces chasseurs nés terrestres, manquaient terriblement d’autonomie et s’avéraient par trop fragiles pour une utilisation en mer.

La production des versions terrestres demeurant prioritaire, les Sea Hurricane et Seafire n’étaient de surcroit pas disponibles en grand nombre, ce pourquoi la Fleet Air Arm s’est-elle tournée vers les Américains, et en particulier vers Grumman, dont le Wildcat équipait déjà les porte-avions américains.

Devenu Martlet (1) après avoir traversé l’Atlantique et mis aux standards britanniques, le Wildcat/Martlet est un petit chasseur trapu et d’aspect pugnace, dont la fiabilité et la robustesse - qualités essentielles sur un porte-avions - compensent largement le relatif manque de performances, ce qui, dans le Pacifique et aux mains des Américains, lui a d’ailleurs permis, en 1942 et 1943, de tenir le choc face aux Zéro japonais, meilleurs dans l’absolu, mais beaucoup plus fragiles.

L’engin donnant toute satisfaction, dans la limite de ses possibilités, la Fleet Air Arm a ensuite tout naturellement commandé son successeur Hellcat à la société Grumman, et commencé à en rééquiper ses porte-avions lourds, reléguant dès lors les Martlet à ses petits porte-avions d’escorte, sur lesquels ils vont d’ailleurs continuer de voler jusqu’à la Capitulation japonaise…

(1) les premiers Martlet étaient en fait des Wildcat achetés par la France mais qui ne purent être livrés avant l'Armistice de juin 1940 et furent en conséquence expédiés en Grande-Bretagne

Aucun commentaire:

Publier un commentaire