dimanche 1 juin 2025

8913 - la "magnifique flotte britannique"

Un Fairey Barracuda au décollage du Colossus, en juin 1945, avec un Seafire à l'avant-plan.
… mais quels sont exactement les forces de cette "magnifique flotte britannique" vantée par Churchill à la Chambre des Communes, le 28 septembre 1944 ?

Si l’on fait abstraction des croiseurs, destroyers et autres petits bâtiments, ou encore des porte-avions d’escorte construits, comme chez les Américains, sur une simple coque de cargo, l’inventaire est en tout cas particulièrement facile à dresser au niveau des cuirassés, puisque, théoriquement disponibles mais notoirement inadaptés aux distances et aux vitesses des opérations dans le Pacifique, les plus anciens d’entre-eux, comme le Warspite ou les Royal Sovereign, ont été prudemment laissés de côté, ce qui, en pratique, et pour l’immédiat, ne laisse donc que les Howe et King George V, soit deux des quatre survivants de la classe King George V (1), que l’on s’est tant bien que mal efforcé de tropicaliser, histoire de pallier la chaleur infernale tant décriée - rappelons-nous - par l’équipage du malheureux Prince of Wales lors de sa traversée vers Singapour.

Bien que constamment considérés comme "gravely undergunned" par Churchill, et pas franchement indispensables dans cette Guerre du Pacifique qui, depuis Midway, en juin 1942, n’en a plus que pour les porte-avions, ces deux (puis quatre) bâtiments ont néanmoins l’avantage d’être modernes et, surtout, rapides, ce qui, contrairement à leurs prédécesseurs, leur permettra donc de suivre le rythme des porte-avions et, grâce aux nombreuses pièces de DCA dont ils sont dotés, de leur fournir une protection malgré tout appréciable contre les attaques aériennes japonaises, et en particulier contre celles des appareils kamikazes, devenus la hantise des marins alliés depuis le début de la reconquête des Philippines, en octobre.

S’il n’y a pas grand-chose à dire sur les quatre porte-avions légers de la classe Colossus qui, à l’instar des huit survivants américains de la classe Independance (2), ne peuvent emporter qu’un nombre relativement réduit d’appareils de combat, il en va tout autrement des six porte-avions lourds britanniques, qui incorporent une particularité dont leurs homologues américains sont dépourvus…

… le pont blindé

(1) les Anson et Duke of York ne les rejoindront qu’en juillet 1945, de même que le beaucoup plus ancien Nelson
(2) le Princeton avait été coulé à Leyte, en octobre

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Réflexion d'un officier de liaison américain à bord des navires anglais: Sur nos porte avions , quand un kamikaze nous tape dessus, on est bons pour 6 mois d'arsenal à Pearl Harbour, si le kamikaze tape les rosbifs , c'est juste : "Matelots, prenez vos balais pour dégager le pont"