samedi 31 mai 2025

8912 - le parent pauvre

L'indomitable, en 1945 : avec son mélange de Corsair américains (premier plan) et de Barracuda bitanniques (à l'arrière)
… le second handicap de la Royal Navy, ou plus exactement de la nouvelle British Pacific Fleet, est évidemment de faire figure de parent pauvre face à la surpuissante US Navy !

A la fin de la guerre, celle-ci comprendra certes pas moins de six porte-avions lourds et quatre légers, cinq cuirassés, une douzaine de croiseurs, et une centaine de bâtiments plus petits, soit un effectif en tout point respectable dans l’absolu,… mais néanmoins insignifiant en regard de la gigantesque armada américaine qui, à la même date, et sur le même théâtre d’opérations, alignera en effet une vingtaine de porte-avions lourds, huit légers, une quinzaine de cuirassés modernes ou anciens, plus d’une cinquantaine de croiseurs et plusieurs centaines de plus petits bâtiments !

Dit autrement, avant-même d’entrer en scène, et quoi qu’elle fasse par la suite, la British Pacific Fleet est condamnée à évoluer dans l’ombre de sa puissante cousine d’outre-Atlantique qui, sans surprise, s’attribuera tous les lauriers de la Gloire et, sans surprise non plus, aura finalement l’honneur d’héberger la cérémonie de Capitulation japonaise.

Pour ne rien arranger, son rôle exact dans les opérations à venir est loin d’être clair, et de toute manière entièrement dépendant du bon - ou du mauvais - vouloir des Américains.

"Le commandant-en-chef de la British Pacific Fleet devait faire face à des difficultés sans précédant. Ses responsabilités étaient en effet inhabituellement complexes : pour la conduite de la flotte, il dépendait, comme à l’accoutumée, de l'Amirauté à Londres, mais pour les opérations de la dite flotte, il dépendait en revanche de l'amiral Nimitz à Pearl Harbor, tandis qu’il avait à négocier directement avec les autorités australiennes et néo-zélandaises pour le ravitaillement et le soutien matériel de celle-ci.

Il avait à commander la plus grande flotte de la Royal Navy durant la guerre, mais aussi celle dotée de la plus longue ligne de communication de toutes les flottes britanniques de l’Histoire. À mesure que cette flotte se développait, le commandant en chef de la BPF et son état-major durent commencer à gérer ce qui était pratiquement une Amirauté miniature, et ce à quelque 12 000 milles marins de la métropole"

(1) Winton, op cit, page 56

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