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L"Akagi, avec son invraisemblable cheminée latérale qui transformait le navire en fournaise |
Sur la passerelle du porte-avions Akagi, qui remonte majestueusement vers le Nord, l’amiral Chuichi Nagumo a toutes les raisons d’être satisfait : après leur succès de Pearl Harbor, en décembre de l’année précédente, et après leur fructueuse campagne dans le Pacifique durant les trois premiers mois de 1942, ses navires viennent maintenant de balayer toute opposition dans l’Océan Indien et de forcer la nouvelle Eastern Fleet britannique de Somerville à chercher refuge jusqu’en Afrique de l’Est,… d’où elle n’est certes pas prête de revenir !
L’Océan indien devenu, après celui du Pacifique, une mer japonaise, plus rien ne s’oppose, si tant est que le gouvernement en décide ainsi, à une invasion de Ceylan et même à un débarquement en Inde, où le Japon compte du reste de nombreux alliés en particulier chez les nationalistes indiens de Subhas Chandra Bose (1)
Au Japon, justement, les plus ultra, enivrés par l’incroyable série de victoires des derniers mois, en rêvent en cet instant, tout comme ils rêvent également à l’Australie, mais cette nouvelle, spectaculaire et assurément fort coûteuse expansion n’est toutefois pas pour demain, tant l’Empire peine déjà à simplement digérer ses conquêtes actuelles, et à en acheminer les richesses jusqu’en métropole.
Mieux vaudrait sans doute se borner au plan initial, et donc se contenter des territoires dont on s’est emparé, et les "bétonner" - au propre et au figuré - afin d’interdire une éventuelle contre-offensive des Britanniques et, surtout, des Américains avec lesquels, que cela plaise ou non, il faudra bien finir un jour par négocier un accord de paix.
Le problème - et il est de taille ! - c’est que, contre toute attente, les dits Américains, malgré leurs nombreuses défaites, malgré leurs pertes, malgré la chute de Bataan (09 avril) et celle, imminente (06 mai), de Corregidor, leur ultime bastion aux Philippines, ne manifestent toujours aucune intention de rechercher un accord quelconque…
(1) ayant d’abord épousé la cause de l’Allemagne puis celle du Japon, à qui il fournira une quarantaine de milliers d’hommes durant la guerre, Subhas Chandra Bose disparaîtra mystérieusement le 18 août 1945, dans un supposé accident d’avion à Taïwan.
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