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| Tir depuis la tourelle arrière du King George V : puissant, mais peu précis |
Aucune attaque aérienne n’étant prévue pour le lendemain, le King George V et quelques escorteurs en profitent pour rallier d’autres cuirassés américains qui se préparent à lancer un bombardement naval sur Hamamatsu (Honshu) dans la nuit du 29 au 30 juillet.
L’objectif assigné au King George V est la "Fabrique d’instruments de musique No 2" qui, contrairement à ce que son nom laisse supposer, ne fabrique plus aucun piano ou violon, mais uniquement des hélices en bois… destinées à des avions de combat de toute manière privés de pilotes et surtout d’essence (!), ce qui, une fois encore, et avant-même l’arrivée des premiers obus, augure mal du véritable intérêt militaire de toute l’opération.
Mais, une fois encore, puisque les navires et les obus sont là, autant s’en servir, et de fait, peu avant minuit, le cuirassé britannique déverse, durant une quarantaine de minutes, et à une distance de près de 20 000 mètres, pas moins de 265 obus de 356mm sur l’ancienne usine d’instruments de musique, avec néanmoins, et une fois encore, des résultats pitoyables, puisque des reconnaissances aériennes ultérieures démontreront que sur les 179 impacts observables, seulement 7 - autrement dit à peine 4% - ont réellement touché l’usine en question !
Consolation toutefois, les Américains n’ont pas véritablement brillé non plus dans le même exercice, puisque, sur la Fabrique No 1, le cuirassé Massachusetts n’a par exemple réussi à placer que 9 obus de 406mm sur 109, soit 8%
"Le bombardement mit [également] hors service l'usine de locomotives de Hamamatsu, déjà lourdement bombardée par l’Aviation depuis près de trois mois. Deux autres sites industriels de la région avaient d’autre part pratiquement cessé leur production avant le bombardement. Un troisième ne fut même pas touché. Les ponts de Tenryu et de Bentenjima, dont dépendait la ligne principale du chemin de fer du Tokaido, furent également épargnés; eussent-ils été détruits que la plupart des industries des régions de Nagoya et de Tokyo se seraient retrouvées paralysées.
Les effets directs du bombardement furent donc limités. L'amiral McCain semblait avoir raison lorsqu'il affirma que les avions effectuant cette nuit-là des missions de réglage de tirs au profit des cuirassés auraient pu causer plus de dégâts que les cuirassés eux-mêmes" (1)
(1) ibid, page 420

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