dimanche 16 décembre 2018

5773 - la Charge de la Brigade légère

L'Orion, en 1942, après sa sortie d'un chantier naval américain
... 06h00

Avec leurs ponts surchargés de rescapés, et aussi l'obligation d'attendre le Hotspur encore plus surchargé qu'eux, les navires de la flottille ne filent pas plus de 15 nœuds.

C'est donc avec plus d'une heure de retard sur l'horaire qu'ils voient finalement apparaître le Détroit de Kassos,... mais aussi les premiers avions allemands.

Le Hereward, avec plus de 400 soldats à son bord, est le premier à trébucher : réduit à l'état d'épave après avoir été touché par une bombe de Stuka, et désormais incapable de rallier Alexandrie, le malheureux destroyer tente au moins de rallier le sud de la Crète, afin de s'échouer sur une plage, mais finit par sombrer en cours de route, après avoir été victime d'une nouvelle attaque.

Après avoir pénétré plusieurs ponts, deux bombes éclatent dans les entrailles bourrées de rescapés du croiseur Orion, y provoquant un carnage d'une ampleur inimaginable : plus de 250 soldats sont instantanément déchiquetés, et près de 300 autres blessés à des degrés divers.

Sur le pont principal, ceux qui n'ont pas eu la chance - si tant est qu'on puisse encore l'appeler ainsi - de trouver une place à l'intérieur du navire à leur départ de Héraklion, font feu de toutes leurs armes individuelles sur les avions allemands qui, pendant six heures (!) vont se relayer dans le ciel.

"Depuis que j'étais petit garçon", écrira l'un d'eux, "je m'étais toujours demandé ce qu'avaient dû ressentir ceux qui avaient participé à la Charge de la Brigade légère (1). Maintenant, je le savais" (2)

(1) célèbre, et tragique, charge de la cavalerie anglaise lors de la Bataille de  Balaklava, en 1854
(2) Beevor, op cit

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