Chasseurs Zero, aux Philippines, certains dataient encore de 1941 |
... comme les trois autres, le plan Sho-Go-1, c-à-d celui prévu en cas d'invasion des Philippines, repose sur une idée simple (pour ne pas dire simpliste), et une idée qui ne s'éloigne guère du fantasme du "Grosse Shlag" - c-à-d du "grand coup" - que l'État-major allemand a lui aussi entretenu contre l'URSS (à Koursk, à l'été 1943) (1) et les Alliés occidentaux (en Normandie, au printemps 1944) (2)
Il s'agit, ici aussi, de réunir toutes les forces dont on dispose encore, puis de les jeter dans la bataille, en une seule fois et en un seul lieu, dans le but de remporter une victoire, que l'on espère bien entendu "décisive", sur l'adversaire.
Mais comme les "Grosse Shlag" allemands, le Sho-Go-1 japonais souffre néanmoins de deux handicaps majeurs et à vrai dire rédhibitoires.
Tout d'abord, il ne comporte aucune marge de sécurité : il ne peut réussir que si tout, et en particulier les réactions de l'adversaire, se déroule conformément aux prévisions, ce qui, comme la Bataille de la Mer des Philippines vient encore de le démontrer, n'a en fait qu'une chance infime de se produire.
Ensuite, même en cas de réussite, il fait totalement l'impasse sur le lendemain : tout au plus se borne-t-on à vaguement espérer que l'ennemi, une fois défait et même épouvanté par l'ampleur de ses pertes, se tiendra tranquille pendant quelques semaines ou quelques mois, voire, dans le cas le plus extrême, consentira à se présenter à une table de négociations en vue d'y tenir des pourparlers de Paix...
(1) Saviez-vous que... Citadelle
(2) Saviez-vous que... Un si long jour
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