Halsey, sur le New Jersey, en 1944 |
Après le bombardement des Palaos, la Troisième Flotte a poursuivi son chemin vers les Philippines et plus particulièrement vers Mindanao, écrasant avec facilité les terrains d'atterrissage et les ports, effaçant les avions japonais du ciel, et leurs cargos et sampans de la surface des flots.
A vrai dire, l'affaire parait même si facile que Halsey en arrive vite à la conclusion qu'il ne faut surtout pas laisser aux Japonais le temps de se ressaisir mais au contraire débarquer à Leyte maintenant, et pas en décembre tel qu'initialement prévu, et aussi que la conquête des Palaos, qui doit débuter dans moins d'une semaine, est moins nécessaire que jamais, et doit donc être annulée.
Mais comment imposer un pareil changement de plan ?
"Une telle recommandation, en plus de ne pas relever de mes compétences, ne manquerait pas de chambouler un paquet de gens, peut-être même jusqu'à Messieurs Roosevelt et Churchill", écrira-t-il. "D'un autre côté, ça paraissait sensé, ça pouvait sauver des milliers de vie et raccourcir la guerre de plusieurs mois en bousculant les Japs et en les laissant au dépourvu" (1)
Mais si la première recommandation finira effectivement par se rendre jusqu'à Roosevelt et Churchill, alors en conférence à Québec (2), et même - à la propre surprise de Halsey - par entraîner un changement dans la date du débarquement à Leyte, avancé au 20 octobre, la seconde demeurera malheureusement lettre morte, Nimitz refusant l'idée-même d'annuler une opération dans un délai aussi court…
(1) Wikovits, op cit. page 175
(2) la seconde conférence de Québec, du 12 au 16 septembre 1944, allait définir les zones d'Occupation alliée dans l'Allemagne d'après guerre ainsi que la participation navale des Britanniques pour le restant de la Guerre du Pacifique
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