La Grand Fleet, en 1914. Elle passa l'essentiel de la guerre au mouillage... |
… jusqu'à
l'avènement du porte-avions de combat lourd, au début de 1942, les cuirassés et
croiseurs de bataille (1) vont demeurer les machines de combat les plus
sophistiquées, les plus puissantes, mais aussi les plus coûteuses de
l'Histoire.
Ces
caractéristiques leur confèrent naturellement un immense prestige : posséder
des cuirassés, de préférence plus nombreux et plus gros que ceux du voisin,
représente une incroyable source de fierté et d'exultation nationale mais
aussi, hélas,... une non moins incroyable source d'inquiétude !
Car si
l'on peut perdre bien des croiseurs, et encore bien davantage de destroyers et
autres petits bâtiments sans susciter autre chose qu'une vague tristesse, la
disparition éventuelle d'un seul de ces béhémoths, constitue en revanche un authentique
drame national !
Et si
l'on se méfie déjà des mines, on appréhendera bientôt les torpilles de
sous-marins puis, après la 1ère G.M., les bombes d'avions, soit autant d'armes a priori insignifiantes et d'un coût
dérisoire, mais pourtant capables d'engloutir corps et biens les plus puissants
navires du monde.
Au fil
des années, et sans que personne l'ait voulu, on va donc voir se développer un
étonnant paradoxe, où ces énormes bâtiments qui devaient en principe décider du sort de
la guerre vont être prudemment tenus,... le plus loin possible de la guerre (!),
laquelle sera donc menée, au bout du compte, par des navires beaucoup plus
petits, beaucoup moins récents, dotés d'un armement beaucoup moins
impressionnant et, surtout, dépourvus de tout blindage !
… comme
celui dont le jeune lieutenant Halsey s'apprête aujourd'hui à prendre le
commandement
(1) apparus au même moment que les cuirassés et
destinés, en principe, à servir d'éclaireurs rapides à ceux-ci, les croiseurs
de bataille disposent du même armement que les cuirassés, mais abandonnent
plusieurs milliers de tonnes de blindage au profit de machines plus puissantes,
qui leur confèrent une vitesse supérieure
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