samedi 7 octobre 2017

5338 - la monotonie du collecteur de taxes

Le Don Juan de Austria, à l'époque où il servait encore dans la marine espagnole
… Février 1906

Mais comme quelqu'un, dans un quelconque bureau de la Navy, s'est apparemment souvenu des performances sportives du jeune Halsey, celui-ci se retrouve bientôt muté à l'Académie navale d'Annapolis - autrement dit ramené à son point de départ - pour y faire fonction… d'entraîneur-adjoint de l'équipe de football !

La saison 1905 à peine terminée, le voilà néanmoins appelé à reprendre du service en mer, mais non pas sur un nouveau et rutilant cuirassé, mais plutôt, et comme si le Destin voulait se faire pardonner ses largesses passées,… sur une vieille et très obscure canonnière, la Don Juan de Austria, saisie à Manille en 1898 (1) lors de la Guerre hispano-américaine !

Et comme la Navy ce n'est pas seulement le sport et la grande aventure, Halsey va ainsi passer six mois "stupéfiants de monotonie" à simplement croiser à bord de la petite canonnière au large de la République dominicaine… pour y garantir la collecte des taxes dues aux puissances européennes (2)

Le 2 février 1906, le pauvre Halsey a au moins la satisfaction de se voir nommé enseigne puis, quelques semaines plus tard de se retrouver fiancé après avoir ramassé le manchon si opportunément perdu par Frances Cooke Grandy, une jolie fille de Norfolk, où sa canonnière vient de faire relâche pour réparations…

(1) construit en Espagne en 1887, et coulé à Manille en 1898, le Don Juan de Austria avait été renfloué pour reprendre du service en 1900 sous les couleurs américaines

(2) après avoir accédé à l'Indépendance, la jeune République dominicaine se retrouva rapidement en faillite. Craignant de voir les puissances européennes y expédier des navires de guerre pour y collecter leur dû, et donc de voir les dites puissances venir jouer dans ce qu'il considérait comme "la cour arrière" des États-Unis, le Président Théodore Roosevelt décréta que les USA se chargeraient seuls de collecter les sommes dues par les différents pays d'Amérique latine, et les remettraient personnellement à leurs créanciers européens.

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