Rapide, brutale et - il faut bien le dire - brillamment
orchestrée par Heydrich, la purge du 30 juin 1934 a fait quelque 200
morts, parmi lesquels Röhm et ses principaux lieutenants, ou l'ex Chancelier Kurt von Schleicher et le chef de
l'Action catholique Erich Klausener
Mais on y retrouve aussi des "connaissances" plus anciennes, avec lesquels Hitler a voulu solder de vieux comptes, comme l'ex commissaire général de Bavière Gustav von Kahr, le journaliste Fritz Gerlich (interné à Dachau depuis mars 1933) ou encore... Gregor Strasser (1), celui-là même qui avait initié l'ascension d'Himmler au sein du parti nazi.
On n'est jamais trahi que par les siens...
Ayant vu disparaître
leur chef et co-fondateur du mouvement, sans personnalité de premier
plan pour reprendre immédiatement le flambeau et contester
l'absolutisme d'Hitler, les SA n'ont maintenant plus d'autre choix que de "rentrer dans le rang",... ou plus exactement d'intégrer ceux de cette Reichswehr dont ils avaient eux-mêmes voulu prendre le contrôle, et qui, ainsi considérablement renforcée, deviendra la Wehrmacht en mai 1935.
Définitivement débarrassé de toute opposition, Himmler peut maintenant régner sans partage sur le front policier et répressif. Euphorique, il vient d'ailleurs de récompenser Heydrich, en le nommant Gruppenfuhrer-SS
(lieutenant-général) pour services rendus.
Hitler, lui, doit cependant encore affronter un ultime obstacle.
Cet obstacle a 86 ans et un cancer du poumon.
Il
s'appelle Paul von Hindenburg...
(1) réfugié en Autriche depuis 1933, son frère Otto entama alors une longue période d'errances, qui le vit finalement s'établir au Canada dix ans plus tard
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