jeudi 15 juin 2006

1194 - la question des minorités

... pour les Allemands, la perte de leurs colonies africaines (1), et celle de leur marine de guerre, après l'armistice de 1918, n'avaient pas été ressenties comme des catastrophes nationales.

Il en allait tout autrement des territoires et des populations germanophones que le Traité de Versailles avait intégré de force à la Tchécoslovaquie et à la Pologne. Devenu tchécoslovaque, le territoire des Sudètes comprenait à lui seul près de trois millions de germanophones,... fort tentés par un retour au Grand Reich allemand.

Mais c'est à l'endroit de la Pologne que le ressentiment allemand était le plus vif.

Après la Première Guerre mondiale, la partie occidentale de la Prusse avait en effet été rattachée à la Pologne et séparée de sa partie orientale par une étroite bande de terre - le "corridor de Dantzig" - destinée à offrir à la Pologne un accès à la mer Baltique.

Pour les Allemands, Hitler en tête, l'intégration des minorités germanophones, la reconstitution de la Prusse, et la récupération de la ville de Dantzig - autrefois allemande mais placée sous statut international par la SDN - allaient rapidement devenir de véritables enjeux nationaux, et autant de sources de conflits futurs...

(1) Intégrés à l'Afrique-Orientale allemande en 1898, le Ruanda et le Burundi furent confiés à la Belgique par la SDN en 1923. Le Tanganyika, le fut à la Grande-Bretagne en 1920. La Namibie passa sous contrôle sud-africain, tandis que Britanniques et Français se partagèrent le Togo et le Cameroun.

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