jeudi 8 mai 2025

8279 - ni pro-Jap ni pro-Britannique

Curtiss Commando en Chine ou en Birmanie : que veulent réellement les paysans qu'on survole ?

… il faut dire que dans toutes les colonies occidentales conquises par le Japon en 1941 et 1942, le soutien des populations locales, indispensable à l’effort de guerre allié, s'avère largement sujet à caution !

Celles-ci n’ont certes aucune raison de prendre fait et cause pour les Japonais, qui depuis leur arrivée, et à l’instar des Allemands en Ukraine, se comportent avec elles encore plus cruellement que ne l’avaient fait leurs anciens colonisateurs.

Mais cela ne signifie pas pour autant qu’elles soient le moindrement disposées à retomber sous le joug de ces derniers une fois la victoire alliée obtenue !

Leur propre agenda est en effet totalement différent de celui des Britanniques, des Français ou des Hollandais : sur le terrain, et pour l'heure, l’ambivalence des autochtones se traduit en tout cas par un simple et profond pragmatisme.

Comme le décrira flegmatiquement un rapport divisionnaire britannique, "le Birman n’est ni pro-Jap ni pro-Britannique. Il ira [toujours] du côté du gagnant. Quand les Britanniques ont quitté la Birmanie, il a pillé les Britanniques, et si les Japonais s’enfuient de Birmanie, il pillera les Japonais de la même manière" (1)

La situation est en revanche meilleure, et en tout cas infiniment plus claire, aux Philippines, également occupées par les Japonais, puisque les Américains n’ont quant à eux aucune intention de se réapproprier ce territoire qu’ils contrôlaient depuis 1898 : en 1935, ils se sont en effet entendus avec le nationaliste Manuel L. Quezon pour faire de leur "Commonwealth des Philippines" un État indépendant au terme d’une période de transition de dix ans (2)

(1) Hastings, op cit

(2) de fait, les Philippines deviendront, le 04 juillet 1946, le premier pays asiatique à obtenir son indépendance après la Capitulation japonaise

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