lundi 21 octobre 2019

6182 - ne pas risquer sa tête sur le billot

Débarquement de soldats Américains à Anzio : où est l'ennemi ?
… à Suvla, rappelons-le, le général Hamilton avait mis fort longtemps - en fait près de 48 heures - avant de s’enquérir personnellement de la réelle avancée des troupes débarquées sur les arrières des lignes ottomanes, un délai naturellement mis à profit par le commandement ennemi pour acheminer sur place tous les renforts nécessaires pour leur tenir tête.

A Anzio, Clark se garde-t-il du moins de commettre la même erreur puisque, en compagnie d’Alexander, il ne tarde pas à se présenter à son tour sur ce rivage où règne là aussi un calme étonnant, mais où les opérations de débarquement des soldats et de leur matériel vont en revanche bon train.

Pourtant, loin d’inciter son subordonné à quitter la plage et à se lancer immédiatement à la conquête des Monts Albains, le commandant-en-chef de la 5ème Armée se contente de lui rappeler verbalement les ordres qu’il lui avaient déjà communiqué par écrit et qui, rappelons-le, visent, dans un premier temps, à "se rendre maître et à sécuriser une tête-de-pont près d'Anzio", puis, dans un second temps, à "marcher vers les Monts Albains", et enfin, dans un troisième temps, à "se préparer à marcher sur Rome"

[Ni Clark ni Alexander] "ne firent la moindre référence au désastre [la Bataille de la Rapido] qui venait de se produire sur le Front principal, pas plus qu’ils ne lui suggérèrent de rattraper le coup par une action agressive : que du contraire !

Le conseil de Clark selon lequel Lucas "ne devait pas risquer sa tête sur le billot", comme lui-même l’avait fait à Salerne, furent ses dernières paroles alors qu’il rembarquait pour Naples. Elles ne firent que renforcer Lucas dans sa prudence et le convainquirent que cette grande entreprise était en fait appelée à devenir un grand siège"
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(1) Shefold, op cit

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