vendredi 18 octobre 2019

6179 - il était parfaitement évident, même pour un soldat inexpérimenté qu’une attaque telle que celle ordonnée n’avait pratiquement aucune chance de succès"

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… mais à cinq reprises, Clark avait néanmoins refusé de s’écarter du plan déjà établi par son État-major,... et donc contraint Walker à envoyer deux de ses trois régiments d’Infanterie (1) au massacre.

Appelé à témoigner, en 1946, devant le Congrès des États-Unis, le colonel William Martin, qui avait commandé le 143ème, déclarera d’ailleurs qu’il avait immédiatement réalisé la totale futilité de la tâche qui lui avait été assignée.

Toutes les batailles sanglantes menées depuis Salerne, expliquera-t-il, avaient au moins permis aux commandants de terrain de bien connaître les pires conditions possibles pour une attaque, et toutes ces informations avaient bien entendu été communiqués aux échelons supérieurs.

Or, "il était parfaitement évident, même pour un soldat inexpérimenté qu’une attaque telle que celle ordonnée [par Clark] n’avait pratiquement aucune chance de succès" et "qu’une telle attaque violait tous les enseignements des bonnes tactiques militaires"

Pourtant, et comme c’est hélas la norme pour les officiers supérieurs, aucun blâme, ni a fortiori aucune sanction, ne fut ordonnée après cette affaire, illustrant en cela les propos, et l’amertume, de ce soldat australien capturé en Crète, qui souligna "le sentiment que les officiers supérieurs avaient une valeur toute particulière, qu'ils avaient l'obligation de se sauver entre eux, qu'ils n'étaient en définitive pas personnellement concernés par le résultat des opérations qu'ils dirigeaient, qu'ils devaient simplement faire de leur mieux mais qu'ils auraient toujours la possibilité de recommencer une autre fois"… 

(1) devant l'ampleur des pertes, Walker avait finalement décidé de passer outre aux ordres de Clark, et refusé d'engager son régiment de réserve, le 142ème, dans cette bataille qu'il jugeait impossible à remporter

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