lundi 27 mai 2019

6035 - combien ?

Image finale du film Gallipoli : même les héros meurent à la fin...
… comme toujours dans les guerres, le bilan des pertes est particulièrement difficile à établir, ne serait-ce qu’en raison du fait que chaque camp, pour d’évidentes raisons de Propagande, tend à exagérer celles de l’adversaire et à minimiser les siennes.

Les chiffres varient donc énormément selon les auteurs, mais aussi selon qu’ils tiennent compte - ou non - des dizaines de milliers d’hommes qui décédèrent ou furent mis hors de combat en raison de telle ou telle maladie contractée sur le terrain.

S’agissant de la Campagne des Dardanelles, doit-on également inclure - ou non - les milliers de soldats et de marins qui, dans les deux camps, furent victimes du naufrage, causé par une mine ou une torpille, du navire sur lequel ils avaient pris place et qui s’en allait ou revenait du champ de bataille ?

Doit-on, par exemple, inclure les 37 morts du pre-dreadnought ottoman Mesudiye (1), torpillé le 13 décembre 1914 par un sous-marin anglais à l’intérieur-même du détroit, ou les centaines d’autres qui, dans les mois suivants, furent victimes de sous-marins anglais ou français en Mer de Marmara ? Doit-on inclure les 935 morts du paquebot Royal Edward, torpillé en Mer Égée le 13 aout 1915 par un sous-marin allemand alors qu’il transportait des renforts pour Gallipoli ?

En additionnant morts, blessés et disparus, et en tenant compte de maladies comme la dysenterie, le choléra, ou la pneumonie, ou, tout simplement, des engelures, on peut néanmoins affirmer que la Bataille des Dardanelles fit au moins 500 000 victimes, dont plus de 150 000 morts, répartis à peu près à égalité entre soldats de l’Entente et Ottomans…

(1) construit en Grande-Bretagne, et conçu à l'origine comme "ironclad", ou "cuirassé à coque en fer", le Mesudiye fut mis en service en 1875 et progressivement modernisé jusqu'à devenir une sorte de pre-dreadnought doté de douze pièces de 152mm

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