dimanche 1 avril 2018

5514 - la route de Manhattan

Épave d'un tank Sherman, à Tarawa : l'enfer au paradis...
… car quoi qu’on fasse, même en y déversant par avance des milliers et des milliers de tonnes de bombes et d'obus, même en y employant les meilleurs bombardiers et les plus gros canons de l'époque, il restera toujours suffisamment de soldats japonais en état de combattre pour transformer tout débarquement en une entreprise aussi hasardeuse que sanglante.

Bien sûr, avec l'expérience, les techniques de débarquement ne manqueront pas de s’améliorer.

Ainsi, en plus des traditionnels déversement de bombes et d'obus dans les jours et les heures précédant l'attaque, on verra se généraliser l'usage du bulldozer et du lance-flammes, le premier pour ensevelir sous des tonnes de sable les Japonais tapis dans leurs bunkers, le second pour les y incinérer là où le terrain s’avère impraticable au bulldozer.

Dans un cas comme dans l'autre, le but sera évidemment de tuer d'abord et de faire des prisonniers ensuite. Du reste, les Japonais ne s'avéreront pas du tout disposés à déposer les armes : à Manille, en février 1945, on verra encore les 17 000 hommes de l'amiral Iwabushi mourir les uns après les autres sans qu'un seul ne se rende (!)

Ce constat, les récits de cannibalisme commis par les Japonais sur leurs prisonniers en Nouvelle-Guinée, les hurlements des prisonniers américains découpés vivants à Guadalcanal ou ailleurs, la découverte des camps où des milliers de prisonniers occidentaux seront morts de faim, de maladie et de mauvais traitement, les attaques répétées des kamikazes contre les navires de la flotte et, pour finir, le simple chiffre des pertes américaines à Iwo-Jima, Okinawa, Saïpan ou Manille, tout cela ne manquera pas de justifier l’usage d’une nouvelle arme que des savants sont déjà en train de concevoir dans le cadre du Projet Manhattan.

Mais n’anticipons pas...

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