samedi 31 mars 2018

5513 - "Pas un seul d'entre nous n'arrivera vivant au Japon !"


Relique d'un canon de 203mm japonais, à Tarawa, provenant de Singapour
… pour la conquête d’une île d’à peine quelques kilomètres carrés, les Américains ont perdu plus de 1 000 hommes, auxquels s’ajoutent de surcroît les 700 officiers, marins et aviateurs du Liscome Bay, petit porte-avions d’escorte de 8 000 tonnes, torpillé et coulé à l’aube du 24 novembre par le sous-marin I-175

Aux États-Unis, et dans les livres d’Histoire, Tarawa ne tarde pas à devenir "l'Atoll sanglant »

"Pas un seul d'entre nous n'arrivera vivant au Japon !", commencent à écrire les soldats américains, de plus en plus écœurés de devoir débarquer et risquer leur vie jour après jour, semaine après semaine sur des îles dont personne n'a jamais entendu parler et où les attendent des Japonais qui, de manière parfaitement incompréhensible pour un esprit yankee, préfèrent la mort au déshonneur de la reddition.

L'opinion publique américaine - qui n'est guère habituée à pareil bilan - est abasourdie, et ce n'est certes pas l'annihilation complète de la garnison japonaise et de ses quelque 5 000 hommes qui y change quelque chose.

Que du contraire : le jusqu'au-boutisme des Nippons, leur volonté de lutter jusqu'à la mort, et de se suicider plutôt que de se rendre, n'ont fait que les déshumaniser davantage aux yeux des civils et, a fortiori, des militaires américains, justifiant ainsi la recherche puis la mise en œuvre de solutions de plus en plus radicales pour s’en débarrasser une fois pour toutes.

Extraordinairement couteux, et peu utile au plan stratégique, le débarquement sur Tarawa, du 20 au 23 novembre 1943, a au moins eu le mérite de clairement mettre en évidence la difficulté de neutraliser les troupes japonaises sur chacune des îles que l'on se propose à présent de (re)conquérir...

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