vendredi 30 mars 2018

5512 - l'ennemi, partout

Marines inspectant - prudemment - un fortin japonais à Tarawa
… et sur cette minuscule île de Betio, où ils ne progressent que mètre par mètre, à une allure d'escargot, les Marines sont stupéfaits de se faire encore tirer dans le dos par des Japonais qui, cachés pendant des heures dans de simples trous profondément enterrés sous le sable, ont patiemment attendus d'être dépassés par les avant-gardes américaines !

D'autres ouvrent le feu après avoir agité un drapeau blanc, d’autres encore les imitent après s'être dissimulés parmi les morts. Même véritables cadavres se révèlent parfois mortels, parce que piégés, et nul ne peut dire si, parmi tel ou tel amoncellement de corps, ne se cache pas un tireur isolé, ou même un blessé attendant tranquillement son heure, une grenade dégoupillée à la main.

Alors dans le doute, on arrose les blessés et les vivants à la mitrailleuse, quand ce n'est pas au lance-flammes. Et plus question de prendre le moindre risque : pour le Marines - et qui le lui reprocherait en ce lieu et en cet instant - le "droit de la guerre" et les "conventions internationales" ne ramèneront jamais le copain qui, par insouciance ou réflexe humanitaire, a négligé de s'assurer que ce Japonais mort l'était réellement...

Pendant quatre jours, du 20 au 23 novembre 1943, les combats font rage pour la possession de quelques mètres carrés de sable et de cocotiers.

Et quand le silence retombe enfin sur la puanteur des cadavres qui jonchent le sol, l'intégralité d'une garnison japonaise de quelques 5 000 hommes a été tuée, ou s'est suicidée, à l'exception de 17 survivants hagards, et de quelques dizaines de travailleurs coréens, que les Américains baptisent "termites", car ce sont eux qui ont transformé le sous-sol en véritable nid à tireurs embusqués...

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