dimanche 25 mars 2018

5507 - le désarroi


L'Ise en 1941... et en 1944 : une conversion aussi spectaculaire qu'inutile...
… à elle seule, la conversion des Ise et Hyuga en "demi-porte-avions" illustre bien le désarroi qui s’est emparé de la Marine impériale et, à travers elle, du Japon tout entier.

Car enfin, à quoi bon se doter, et à fort prix, de bâtiments dont le pont d’envol de seulement 70 mètres de long, par ailleurs implanté sur la plage arrière, donc dans le sens inverse de la marche, n'autorisera le déploiement, au moyen de catapultes, que d’une poignée d’avions et/ou d’hydravions qui, une fois à court d’essence, n’auront d’autre choix, pour les premiers, que de se mettre à la recherche d’une base terrestre ou d’un "vrai" porte-avions sur lequel se poser et, pour les seconds… que d’espérer une mer calme et une absence totale de menace pour être en mesure de rejoindre le bord au moyen d’une grue !

A la décharge des responsables de la Marine, et des ingénieurs contraints de réaliser cet invraisemblable bricolage, force est d’admettre qu'une véritable conversion prendrait assurément beaucoup plus de temps - ce temps dont le Japon commence cruellement à manquer - mais la véritable motivation est sans doute à chercher ailleurs, et plus précisément dans la conviction, toujours vivace, même en cette année 1943, que les "gros canons" sont encore en mesure de faire la différence et de remporter une bataille "décisive" sur mer, ce pourquoi, conversion en porte-avions ou non, il importe malgré tout de conserver à ces bâtiments l'essentiel de leurs capacités offensives initiales de cuirassés, soit quatre tourelles sur six, et huit pièces de 356mm sur douze !

Rétrospectivement, un pareil choix fait évidemment sourire, surtout lorsqu’on sait que lorsqu’ils repartiront finalement au combat, face aux bâtiments de Halsey, ces deux "cuirassés-porte-avions" le feront… sans un seul appareil à leur bord !

Mais n’anticipons pas...

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