lundi 10 septembre 2012

3475 - deux handicaps majeurs

... contre la nouvelle menace que constituaient les avions, le Tirpitz, comme du reste tous les grands navires de surface allemands, n’en souffrait pas moins, par rapport à ses contemporains britanniques et américains, de deux handicaps majeurs et malheureusement impossibles à guérir sans passer par une refonte totale.

Le premier était la trop grande vulnérabilité du gouvernail aux attaques à la torpille. En mai 1941, après qu'une seule torpille de biplan Swordfish se soit précisément logée à cet endroit, ce défaut avait d'ailleurs fini par causer la perte du Bismarck, dont l'équipage s'était rendu compte avec consternation qu'il ne pouvait ni réparer le dit gouvernail, ni manœuvrer avec les seules hélices (1)

Le deuxième était lié à la conception, directement héritée de la 1ère G.M, de son artillerie secondaire, dont les canons de 150mm (qu'on retrouvait également sur les croiseurs de bataille Scharnhorst et Gneisenau et sur les Panzerschiff) ne pouvaient tirer contre les avions, ce qui avait contraint les ingénieurs allemands à en ajouter d'autres, cette fois de 105mm, quant à eux capables de tirer à grande élévation.

Pas plus puissants dans l’absolu, mais plus modernes dans leur conception, des cuirassés comme le Duke of York britannique ou le Washington américain (qui allaient tous les deux faire partie de l’escorte du convoi PQ-17) disposaient quant à eux d'une artillerie secondaire (respectivement 16 pièces de 133mm et 20 de 127mm) dite dual purpose c-à-d utilisable indifféremment contre les navires ou les avions, ce qui allégeait et simplifiait considérablement leur design en plus de faciliter la tâche de l'intendance, débarrassée de l'obligation de fournir des obus de deux calibres différents

(1) contrairement à leurs adversaires britanniques et américains, qui disposaient de deux hélices de chaque côté, les grands navires de surface allemands n'en portaient que trois, dont une centrale, juste devant le gouvernail double

1 commentaire:

omen999 a dit...

l'ironie dans tout ça tient au fait que ces canons antiaériens lourds se révèleront, en pratique, parfaitement inutiles. La menace aérienne pour une unité navale en mouvement, ce ne sont pas les bombardements horizontaux en altitude mais les attaques rasantes (bombes ou torpilles) ou en piqué, menaces efficacement contrées par des canons multiples à tir rapide (pom-pom, bofors ou oerlikon) dont se couvriront les unités alliées à partir de 42.
Le cas du Tirpitz dans son fjord (43-44) est un contre-exemple mais il ne peut plus être considéré à cette époque comme une unité navigante...