vendredi 7 septembre 2012

3472 - le pétard mouillé

... en cette fin de juillet 1942, même ses plus ardents défenseurs sont bien forcés d’admettre que le cuirassé Tirpitz, malgré son épais blindage et sa formidable puissance de feu, n’est plus désormais qu’un pétard mouillé.

Trop vulnérable aux attaques aériennes, et bien trop facilement repérable en mer, il est quasiment condamné à ne plus jamais sortir de son fjord, et donc à laisser à des navires plus petits et moins voyants - comme le Scheer, le Hipper ou, bientôt, le Scharnhorst - le soin de s’en prendre à d’éventuels et nouveaux convois alliés.

Pour autant, l'ampleur des succès remportés par les seuls avions et sous-marins contre les cargos du PQ-17 vient à nouveau de ramener à l'avant-scène la question de l’utilité, ou plutôt de l’inutilité, des grands navires de surface.

Car même si Rösselsprung s’était déroulée du début à la fin conformément aux plans et aux désirs allemands, même si le Tirpitz et les navires qui l’accompagnaient n’avaient pas été découverts prématurément, et donc contraints de faire demi-tour avant de pouvoir passer à l’action, rien ne prouve qu’ils auraient pu obtenir de meilleurs résultats, ni surtout les obtenir à un coût aussi faible pour l’Allemagne, soit... une demi-douzaine d’avions au total !

Dans les semaines et les mois qui vont suivre, les responsables de la Kriegsmarine vont pourtant s’efforcer de démontrer que leurs grands navires de surface peuvent encore servir à quelque chose.

Quitte à condamner l’un d’eux à connaître une fin horrible dans les eaux glacées du Cap Nord.

Mais ceci est une autre histoire...

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