mardi 21 août 2012

3455 - à quelque chose, malheur est bon

... 9 juillet 1942, 23h50

Rien n'est sans doute plus tragique que d'échouer alors qu'on se croit déjà arrivé au but, ou d'être la dernière victime de la dernière bataille.

C'est pourtant le sort qui, en ces dernières minutes du 9 juillet 1942, attend les marins du Hoosier et du El Capitan lorsque, du ciel à présent dégagé, surgissent soudain des dizaines et des dizaines de bombardiers Junkers 88.

Pendant près de quatre heures (!), les bimoteurs à croix gammée se relayent au-dessus des deux malheureux cargos, insensibles au déluge de feu que les escorteurs tentent de leur opposer : un des croiseurs antiaériens tirera, à lui seul, la bagatelle de 1 200 obus de 105mm... sans aucun résultat.

Brûlant d'un bord à l'autre, et abandonnés par leur équipage, les deux malheureux cargos ne sont plus que des morts en sursis, que les sous-marins de l'amiral Schmundt vont bientôt achever.

Machines en panne, prenant l'eau de partout, le navire de sauvetage Zamalek, victime de plusieurs bombes tombées à quelques dizaines de mètres de lui, semble également condamné jusqu'à ce qu'un miracle, et quelques mécaniciens dévoués, lui permettent finalement de reprendre sa place au sein d'un convoi qui, débarrassé des deux cargos, peut désormais progresser deux à trois noeuds plus vite et ainsi atteindre la vitesse - phénoménale - de... 11 noeuds (1)

A quelque chose, malheur est bon...

(1) environ 20 kms/h

4 commentaires:

Clément Baillard a dit...

Bonjour
J'apprécie beaucoup votre blog et c'est une bonne lecture tous les matins. Parfois on peut avoir l'impression que l'histoire n'avance pas ou bien que les posts résument les 10 précédents mais j'imagine que ce n'est pas un mince travail!!

Pour aujourd'hui je met sérieusement en doute l'utilisation de canons de 105 millimètres pour de l'antiaérien. A cette époque ce genre de canon n'était même pas utilisé sur les chars, et leur cadence de feu est rédhibitoire. Peut être un calibre de 10,5 ???

D'Iberville a dit...

Non, non, c'est réellement du 105mm
http://en.wikipedia.org/wiki/10.5_cm_FlaK_38

Il fallait bien ça pour tirer à près de 10 000 m d'altitude, et notez quand même qu'on parvenait à tirer un obus toutes les 4 secondes...

D'Iberville a dit...

Le calibre le plus gros utilisé en antiaérien par les Allemands était d'ailleurs du 128mm, souvent montés par deux sur des "tours à Flak"

Il existait même, pour l'anecdote, des obus de 380mm à fragmentation, destinés au cuirassé Tirpitz, et qui étaient supposés lui permettre de tirer à 21 000 mètres de distance des avions évoluant à 4 ou 5 000 mètres d'altitude (on parle évidemment de bombardiers quadrimoteurs, et de bombardiers évoluant en formation)

Clément Baillard a dit...

Et bien cela m'en bouche un coin. J'étais sûr que le 88 allemand était le plus gros antiaérien utilisé à l'époque :D. Et c'est vrai que ce dernier à déjà une bonne cadence de tir !!
Qu'en au 128, voir 380, j'imagine pas ce que cela pouvait donner entre réussir à viser la cible et l'énorme rayon d'impact de l'explosion :D :D

Merci pour les infos.