vendredi 18 mai 2012

3360 - la reine des batailles

... lors de la 2ème G.M., les fantassins américains s'étaient toujours considérés comme les parents pauvres de la "Grande Croisade pour la Démocratie" dont parlait le Président Roosevelt.

Mal aimé, mal considéré, moins bien payé, et surtout bien plus dangereux que dans la Marine ou l'Aviation, le service dans l'Infanterie était en effet rejeté par la quasi-totalité des fantassins, lesquels, dans les sondages menés à cette époque, avaient déclaré à plus de 90 % qu'ils ne se réengageraient pas dans cette arme s'ils avaient le choix (1).

Quelques années plus tard, en Corée, la situation était toujours la même... en pire, puisque les fantassins, qui étaient souvent les mêmes que lors de la guerre précédente, ne pouvaient cette fois pas compter sur le réconfort que procure toujours la victoire : tout espoir en ce sens s'étant en effet définitivement évanoui après la désastreuse retraite du Yalu.

Et ils ne pouvaient pas non plus compter sur le chaleureux accueil de populations libérées et semblables à eux : ethniquement, culturellement, linguistiquement, rien ne leur était plus étranger que ces Sud-Coréens énigmatiques, aux coutumes et au parler incompréhensibles.

L'un dans l'autre, le moral des fantassins, déjà fort limité, s'était rapidement effondré face à l'éloignement du pays natal, l'absence de perspectives, l'opiniâtreté d'un ennemi bien moins soucieux des pertes dans ses propres rangs, et aussi les difficultés de ce théâtre d'opérations coréen, où l'on pataugeait pendant des mois dans la neige, la boue et le froid des tranchées, sans le moindre espoir de pouvoir au moins en sortir au printemps tant la situation militaire ressemblait à s'y méprendre à celle de la Première Guerre mondiale...

(1) Saviez-vous que... - 2083

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