samedi 28 avril 2012

3340 - ... et le rêve vola en éclats

... "La fin la plus appropriée à la vie de MacArthur aurait été de mourir en soldat dans les eaux d'Inchon, à l'apogée de sa gloire, avec sa propre légende non seulement intacte mais magnifiée au-delà de sa pourtant fertile imagination. [Car à présent] il n'y avait [désormais] plus qu'une seule issue : la chute" (1).

Et de fait, Inchon avait été un tel succès que MacArthur, après cela, avait oublié toute prudence et s'était lancé à la poursuite des Nord-Coréens bien au-delà du 38ème Paralléle, ignorant une fois encore les - nombreux - avertissements de Moscou et Pékin, ainsi que les inquiétudes de ses subordonnés et de ses propres soldats qui, sur le terrain, et à mesure qu'ils se rapprochaient du Yalu, sentaient bien que "quelque chose n'allait pas" et qu'ils étaient, lentement mais sûrement, en train de tomber dans un piège.

Pour ne rien arranger, le général, victime autant de son infatuation que de sa bonne fortune, avait dispersé ses - maigres - effectifs contre toute logique militaire, et confié une bonne partie d'entre eux à un homme, Edward Almond, dont la principale sinon la seule qualité militaire était de lui obéir servilement.

Quelques heures avant l'attaque chinoise, MacArthur, toujours aussi sourd et aveugle à tout ce qui ne rentrait pas dans son grandiose dessein, était encore convaincu de l'emporter et de pouvoir, bientôt, renvoyer ses hommes dans leurs foyers.

Puis les Chinois, qui lisaient dans ses plans et sa psyche comme à livre ouvert, avaient frappé, et le rêve avait volé en éclats en même temps que l'armée américaine, finalement contrainte de se lancer dans la plus longue et la plus humiliante retraite de toute son Histoire.

Une retraite dont MacArthur, pourtant, allait refuser d'endosser la moindre responsabilité...

(1) ibid, page 390

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