vendredi 20 avril 2012

3332 - "Président éternel"...

... à aucun moment, Kim Il-Sung n'avait douté de son bon droit de réunifier la Corée sous sa seule et unique bannière.

Avec la sincérité des convaincus, il était également certain d'agir non pas pour lui-même mais pour le bien des Coréens qui, il n'en doutait pas davantage, se rallierait en masse à sa cause dès qu'ils apercevraient son étendard brandi sur les collines et les plaines de Corée du Sud.

Las, loin de se rallier, les Coréens avaient préféré fuir droit devant eux jusqu'à se retrouver sous la protection des Américain, lesquels, contrairement à l'analyse de Kim, s'étaient décidés à intervenir, ce qui, par contrecoup, avait précipité l'arrivée de centaines de milliers de soldats chinois n'ayant de "volontaires" que le nom.

Trois ans de guerre et des millions de morts et de blessés plus tard, chacun avait été ramené à son point de départ, mais Kim, aidé par sa Propagande et un appareil répressif de plus en plus omniprésent et élaboré, avait brillamment tiré son épingle du jeu et fini, au bout du compte, par survivre à la mort de Staline, puis à celle de Mao, vingt ans plus tard

A sa disparition, en 1994, après 46 ans de présence solitaire et ininterrompue au Pouvoir, il avait même réussi à survivre à six Présidents sud-coréens et à dix Présidents américains, à voir son visage immortalisé sur des milliers de statues et de portraits, à installer son propre fils, Kim Jong-Il, sur le trône de la première - et jusqu'ici unique - dynastie communiste au Monde, et finalement à se faire proclamer - bien qu'à titre posthume - "Président éternel" par une population nord-coréenne éperdue de reconnaissance pour ce dictateur qui s'était pourtant lancé dans une guerre ruineuse et impossible à gagner...

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