lundi 9 avril 2012

3321 - entretenir la paranoïa

... ceinturée de hauts talus et de profonds fossés, plantée de millions de mines, hérissée de milliers de kilomètres de barbelés, scrutée 24 heures sur 24 par des dizaines de milliers de soldats armés jusqu'aux dents, la frontière entre les deux Corée est, aujourd'hui encore, la plus militarisée et la plus surveillée au monde.

C'est cette raison, ou alors la volonté d'entretenir la tension et la paranoïa, qui, à quatre reprises au moins, a d'ailleurs incité la Corée du Nord à imaginer des solutions pour la contourner, ou plus exactement pour passer par dessous.

En 1974, 1975, 1978, et finalement 1990, quatre tunnels courant sous la DMZ ont ainsi été découverts par les Sud-Coréens.

Avec une largeur allant jusqu'à deux mètres, chacun de ces tunnels, creusés jusqu'à 150 mètres sous la surface, aurait été capable d'acheminer une division d'Infanterie - soit une quinzaine de milliers d'hommes - de l'autre côté de la frontière en seulement une heure.

Pris sur le fait, Pyongyang a chaque fois invoqué son droit inaliénable à... "chercher du charbon" (!), un charbon qu'il n'a cependant jamais découvert, et un prétexte qui, on s'en doute, n'a rien fait pour rassurer les habitants de Séoul,... qui n'oublient jamais qu'ils ne se trouvent qu'à quelques dizaines de kilomètres de la frontière.

En Corée du Sud, les routes qui mènent jusqu'à celle-ci sont d'ailleurs surplombées, à différents intervalles, d'énormes blocs de béton de plusieurs centaines de tonnes, que des charges explosives commandées à distance peuvent précipiter à tout moment sur la chaussée, bloquant ainsi le passage aux tanks et aux véhicules de l'adversaire...

Aucun commentaire: