Chez les Américains, l'échec de Triangle Hill, fin 1952, a été lourd de conséquences
Pour l'État-major, mais aussi pour le nouveau Président Eisenhower, chaque soldat américain tué en Corée est à présent un mort de trop, et surtout un mort qui, habilement exploité par la Propagande de l'adversaire, ne sert qu'à renforcer l'intransigeance des Nord-coréens et Chinois qui siègent à Panmunjom.
Plus question dès lors d'entreprendre la moindre offensive sur le terrain, et place à une interprétation encore plus restrictive de la "doctrine Ridgway" (1), où l'on se contentera dorénavant de rester sur place et de s'y retrancher encore plus profondément qu'avant, dans l'espoir que la prochaine attaque de l'adversaire se traduise à nouveau par un ratio de pertes si élevé dans ses rangs - cinq, dix ou vingt contre un - qu'il le convaincra de repasser par la case "négociations".
Si toute l'affaire se résume donc à un simple problème arithmétique, le facteur psychologique demeure important puisque les dirigeants nord-coréens, et surtout chinois, sont bien plus patients, et bien moins sensibles que les Occidentaux aux pertes humaines, et qu'ils ne céderont sur rien sans la certitude absolue de ne pas y "perdre la face".
En conséquence, il pourrait s'écouler des mois, et même des années, avant que Kim et Mao acceptent de voir leur nom figurer sur un traité en compagnie de celui d'Eisenhower.
Heureusement pour ce dernier, un événement imprévu, mais capital, va venir à sa rescousse...
(1) après l'entrée en vigueur du Traité de San-Francisco, le 28 avril 1952, le poste de Supreme Commander for the Allied Powers (SCAP) avait été aboli et Ridgway lui-même muté en Europe pour assumer le commandement du Supreme Allied Commander, Europe (SACEUR), occupé jusque-là par... Dwight Eisenhower.
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