... en ce début de 1953, Dwight Eisenhower bénéficie d'un large capital de sympathie au sein de l'opinion publique, mais aussi du confort que lui procure un parti non seulement majoritaire mais de surcroît peu suspect de sympathie à l'égard du communisme.Aussi paradoxal cela puisse-t-il sembler, Eisenhower - cet ancien général de carrière - est donc bien plus à même que Truman - ce politicien professionnel - de mettre un terme à la guerre en concluant un accord politique avec la Corée du Nord et la Chine communistes !
Clemenceau se retournerait dans sa tombe...
Encore faudrait-il, cependant, que Kim et Mao, de leur côté, prennent enfin les discussions de Panmunjom au sérieux plutôt que comme un écran de fumée destiné à leurrer leurs adversaires.
Et c'est précisément là que le bât blesse puisque, non contente de ne procurer aucun gain territorial, la dernière offensive américaine de l'année 1952, celle de la Colline Triangle, s'est révélée si sanglante et si inefficace qu'elle a finalement contraint la 8ème Armée à jeter l'éponge après plus d'un mois de combats, près de 2 000 tués et blessés dans ses rangs, et le double chez l'allié sud-coréen !
Cet échec a en revanche procuré un regain d'optimisme au commandement chinois, lequel y a certes perdu davantage d'hommes, mais dans une proportion de seulement deux à trois contre un, donc bien plus "raisonnable" que les dix à vingt contre un qui, depuis l'arrivée de Ridgway, constituaient jusque-là la norme...
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