3305 - l'année du statu-quo

... 38ème Parallèle, 1952

En Corée, en cette année 1952, les batailles, lorsqu'elles ont lieu, prennent le plus souvent la forme d'escarmouches entre patrouilles des deux camps, généralement suivies par des duels d'Artillerie plus ou moins intenses, puis par le retour, sur ces collines éternellement ennemies, d'un calme précaire que brise, de temps à l'autre, l'explosion d'un obus de mortier agissant telle une piqûre de rappel

Parfois, il arrive néanmoins que l'un ou l'autre camp en veuille davantage et ambitionne de monter une "vraie" offensive, laquelle finit invariablement par dégénérer et par pousser les pertes à un point tel qu'elles méritent alors sinon la Une des journaux, du moins le retour de quelques journalistes et correspondants qui, à l'instar de leurs concitoyens, s'étaient tout bonnement envolés vers d'autres cieux, lassés de cette guerre sans issue et surtout sans fin.

Lorsque c'est le cas, la colline qui ne bénéficiait jusque-là que d'un fort banal numéro se voit alors gratifiée d'un nom véritable et de préférence évocateur,... du moins pour l'opinion publique américaine.

Mais qu'il s'agisse de la Bataille de la Colline Eerie (de mars à juin), de celle d'Old Baldy (de juin à août), de Whitehorse (septembre) ou encore de la Colline Triangle (qui clôt l'année 1952), leur seul résultat concret se limite à quelques kilomètres carrés de terrain sans valeur, gagnés ou perdus au prix de milliers de morts et de blessés.

En cette déprimante année de statu-quo, l'essentiel, en fait, se passe ailleurs, sur un Front bien différent, à des milliers de kilomètres de la Corée...