vendredi 23 mars 2012

3304 - ... une pas-si-drôle de guerre

... faute de tout espoir de l’emporter sur le terrain, chaque camp passe donc l’essentiel de son temps campé sur ses positions, c.-à-d. dans des tranchées et des abris boueux, que la neige et le froid recouvrent et figent en hiver.

Si l’on ne se bat que fort peu, les obus de mortiers et d’artillerie, eux, n’en finissent pas de pleuvoir, encore qu’ils visent bien moins à satisfaire un vrai besoin militaire qu’à entretenir la tension et à mettre à rude épreuve les nerfs de l’adversaire.

Si elle est devenue bien plus rare, la Mort peut maintenant frapper n’importe quand, n’importe où, et le plus souvent à l’aveuglette, ce qui ne saurait être considéré comme un progrès et ne fait rien, on s’en doute, pour rendre cette guerre populaire parmi les combattants mais aussi au sein de l’opinion publique, où l’on veut plus que jamais y mettre fin, et chez les politiciens, qui redoutent par contre que cette fin ne s’assimile pour eux à une défaite humiliante.

Désormais presque inexistante sur le terrain, la guerre se poursuit néanmoins dans les airs, au-dessus de la Corée du Nord et en particulier au-dessus la "Mig-Alley", où chasseurs russes et chinois ne cessent d’en découdre avec leurs adversaires occidentaux occupés à protéger leurs bombardiers.

Mais c’est une guerre lointaine, menée par une poignée de pilotes qui sont presque des demi-dieux et s’entretuent donc à 10 000 mètres d’altitude, loin de la boue des tranchées.

Et c’est une guerre que les deux camps s’efforcent, là encore, de limiter, puisque les premiers ne peuvent s’aventurer loin au Sud du Yalu, et les seconds opérer au Nord de ce même fleuve, deux interdictions que les uns et les autres, en authentiques "Chevaliers du Ciel", respectent cependant plus ou moins scrupuleusement…

Au sol, de temps à autres, il arrive cependant qu’on organise une véritable bataille, mais une bataille toujours sans but ni enjeu militaire, et une bataille qui ne vise en fait qu’à rappeler à l’adversaire qu’on est toujours là et toujours aussi désireux d’y rester...

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