mercredi 21 mars 2012

3302 - maintenir le cap

... tout au long du 19ème siècle, puis dans la première moitié du 20ème, la Chine avait été livrée à l'appétit des puissances occidentales mais aussi japonaise, et chaque tentative de révolte systématiquement brisée dans l’œuf par ces envahisseurs qui, bien qu'infiniment moins nombreux, s'avéraient beaucoup mieux équipés et organisés, donc militairement bien plus efficaces.

Si Mao, en 1949, avait finalement réussi à libérer la Chine du joug, le traumatisme de décennies d'Occupation étrangère était demeuré vivace au sein de la population chinoise et, à travers elle, de son élite dirigeante.

C'est précisément pour se débarrasser de ce traumatisme que Mao avait expédié des centaines de milliers de soldats chinois à la rescousse d'une Corée du Nord qui, après ses succès initiaux, était à présent menacée d'effondrement.

Pas plus qu'aucun autre Chinois, Mao n'avait eu envie de se retrouver sous la menace constante d'une nouvelle armée étrangère - américaine cette fois - à ses frontières, et il n'avait pu s'empêcher de constater, avec la plus extrême satisfaction, que sa décision de partir en guerre contre l'Occident, et particulièrement contre l'Amérique, avait ensuite considérablement renforcé son prestige et son influence dans toute l'Asie.

En Corée, en cette fin de 1951, la Chine avait certes fini par se retrouver dans une impasse dont elle ne pouvait s'extraire, mais conclure une paix - fut-elle de compromis, avec l'ennemi américain revenait de facto à réveiller le traumatisme d'une Chine incapable, malgré sa multitude, de l'emporter sur ses adversaires .

Et ensuite, et peut-être surtout, il y avait Staline, avec lequel le Grand Timonier avait engagé une lutte discrète, mais capitale, pour la suprématie. Staline qui avait poussé Mao à s'engager en Corée, qui lui avait promis son soutien avant de revenir sur sa promesse, qui ne cessait depuis de railler l'incapacité de son homologue de Pékin à l'emporter, et qui risquait fort, si l'affaire se soldait par un humiliant match nul, de tirer les marrons du feu...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

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