mardi 20 mars 2012

3301 - l'ombre du grand homme

... en cette fin de 1951, l'insupportable Douglas MacArthur est définitivement écarté de la scène militaire, et, en Corée, toute crainte d'un "nouveau Dunkerque" est tout aussi définitivement enterrée.

Mais pour Harry Truman, et pour les Démocrates, ce sont bien là les seuls motifs de satisfaction : après le congédiement du grand homme, le Président et son parti, déjà malmenés dans les sondages, ont carrément touché le fond et ne peuvent espérer en remonter qu'à la seule condition d'en finir avec ce maudit dossier coréen.

Le problème, c'est que si cette guerre n'a jamais été populaire, la conclusion d'une paix, ou plus exactement d'une paix sans victoire, risque de l'être encore moins : après leur triomphe de la 2ème G.M., conclu par une magistrale cérémonie de Capitulation orchestrée de main de maître par nul autre que le Grand MacArthur en personne, après tant de sang versé et tant de dollars engloutis en Corée, les Américains ne sont pas prêts à se satisfaire d'un statu-quo qui ne sanctionnerait pas l'agresseur communiste mais le ramènerait simplement à son point de départ.

L’Opposition républicaine l'a parfaitement compris, qui s'apprête à rafler la mise lors de la Présidentielle de 1952, en surfant sur la vague, pour ne pas dire l'hystérie, de l'anti-communisme.

S'ils veulent conserver la moindre chance de l'emporter à cette occasion, Truman et les Démocrates se doivent donc de se montrer inflexibles sur le dossier coréen, et donc de rejeter tout compromis, toute main tendue, que les Républicains, et une bonne partie de l'opinion publique, interpréteraient aussitôt comme une capitulation face aux Communistes.

Et comme on ne peut conclure une paix sans faire de compromis, la poursuite de la guerre apparaît inévitablement comme la moins mauvaise des solutions...

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