vendredi 24 février 2012

3276 - "un armistice militaire intérimaire"

... Moscou, 27 juin 1951

Une fois débarrassée de l'obstacle MacArthur (11 avril), l'administration Truman s'était remise à envisager une solution négociée.

Mais par où commencer ? - Washington n'avait jamais eu de légation à Pyongyang et n'entretenait plus la moindre relation diplomatique avec Pékin depuis la fuite de Chiang Kaï Shek à Taïwan, deux ans plus tôt.

Heureusement, guerre froide ou non, l'ambassade des États-Unis à Moscou demeure ouverte : le 27 juin, l'ambassadeur Alan Kirk, peut donc discrètement s'entretenir avec Andreï Gromyko, ministre soviétique des Affaires étrangères.

"Gromyko, écrit-il dans son rapport à Truman, m'a indiqué qu'il considérait un cessez-le-feu comme un élément de ce qu'il a appelé un "armistice militaire intérimaire". Par là, il voulait dire que les belligérants se rencontreraient et concluraient un armistice qui inclurait un cessez-le-feu et qui serait strictement limité aux questions militaires sans la moindre référence aux considérations politiques ou territoriales" (1)

Bien sûr, poursuit Alan Kirk, une telle proposition n'est pas dénuée d'arrières pensées, puisque les Communistes pourraient profiter du répit offert par ce cessez-le-feu pour simplement "améliorer leur situation militaire", "espérer marquer des points en Corée du Sud par la subversion", ou encore "espérer qu'avec la cessation des hostilités, l'unité des États qui avaient soutenu une action collective en Corée se désintègre [attendu que] le coût du maintien de larges forces des Nations-Unies en Corée du Sud se révélerait de moins en moins attractif avec le temps" (2)

(1) Chuck Downs, "Over the line: North Korea's negotiating strategy", page 29
(2) ibid, page 30

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