samedi 14 janvier 2012

3235 - le test ultime

... Chipyong-ni, 13 février 1951.

A Chipyong-ni, l'échec de Roundup a naturellement été accueilli avec consternation.

Car avec les forces des Nations-Unies en pleine retraite vers Wonju, personne, dans le camp retranché, ne doute de figurer à présent en tête de liste sur l'agenda chinois.

Pour chacun, en ce compris le colonel Freeman, la seule chose à faire est de battre également en retraite tant que c'est encore possible et, aussi incroyable cela puisse-t-il sembler, c'est également l'opinion du général Almond lui-même qui, en fin de matinée, a débarqué en hélicoptère pour en discuter avec Freeman.

Mais comment savoir si cette retraite, que l'on devra une fois de plus mener sur une route étroite serpentant entre des collines déjà hantée par des milliers de soldats chinois, comment savoir si cette retraite ne se transformera pas en une débâcle de plus ?

Et surtout il y a Ridgway : ulcéré par les nouvelles en provenance d'Hoengsong, le commandant-en-chef de la 8ème Armée ne veut pas entendre parler d'un repli - et possiblement d'un désastre - supplémentaire.

Pour lui, ce n'est certainement pas en fuyant sans cesse vers le Sud que l'on sauvera la Corée : il faudra bien, un jour ou l'autre, se décider à ne plus reculer d'un mètre.

"En tant qu'ancien para, il était convaincu que les forces de Freeman, bien enterrées et disposant d'une bonne puissance de feu, pourraient être ravitaillées en munitions et autres besoins par la voie des Airs. Ceci était le test qu'il recherchait, peut-être imparfait mais personne n'avait jamais eu la chance de mener une bataille parfaite. Il opposerait (...) une plus grande puissance de feu à un plus grand nombre de combattants, et ceci sur un terrain plus ou moins choisi par les Chinois ce qui devrait, l'espérait Ridgway, constituer le test ultime pour le reste de la guerre" (1)

(1) ibid, page 545

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