lundi 31 octobre 2011

3160 - 600 millions de Chinois...

... Washington, 3 novembre 1950

Dans la capitale américaine, les désastres de Sudong et, surtout, Unsan ont fait l’effet d’une bombe et ravivé la hantise d’une guerre avec la Chine et ses 600 millions d'habitants.

Au Pentagone comme à la Maison Blanche, chacun exige à présent des explications, et s’inquiète d’une transformation radicale d’un conflit que tout le monde se plaisait à voir déjà terminé (1)

Mais à Tokyo, personne n’est prêt à admettre une présence chinoise qui, en application des directives de la Présidence, interdirait alors de poursuivre l’offensive jusqu’au Yalu, brisant ainsi le rêve de MacArthur de réunifier la Corée.

"Le 3 novembre, il [Willoughby] estimait la présence chinoise à un minimum de 16 500 hommes et un maximum de 34 500 (...) En réalité, il y avait [déjà] quelque 300 000 hommes, soit une trentaine de divisions. MacArthur, momentanément ébranlé par l’attaque, s’efforça de la minimiser (...) Les Chinois, répondit-il, n’étaient là que pour aider les Nord-Coréens à "conserver une emprise minimale en Corée du Nord" et à leur permettre de "sauver quelque chose du naufrage"" (2)

Le 6 novembre, le grand homme va aller plus loin encore, en soulignant que la guerre touche à sa fin et que l’Aviation – qui pourtant n’a pu empêcher Sudong, Unsan et encore moins la traversée de dizaines de milliers de soldats chinois – sera en mesure de protéger ses hommes.

"La poussée vers le Nord allait se poursuivre (...) écartelé entre son grand rêve de conquérir toute la Corée et le danger d’un nouvel et formidable adversaire, MacArthur décida de poursuivre son rêve et de mettre son armée en danger (...) Washington ne fit rien" (3)

(1) des instructions avaient déjà été données pour expédier en Europe une bonne partie des effectifs de la 8ème Armée alors engagée en Corée
(2) ibid, pages 41-42
(3) ibid, pages 43-44

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