... pour les soldats des Nations-Unies, la traversée du 38ème Parallèle s'est effectuée sans incident majeur, et si quelques-uns parmi la troupe nourrissaient encore des appréhensions, celles-ci se sont très vite dissipées dès la traversée des premiers villages de Corée du Nord.
Car aussi incroyable cela puisse-t-il sembler, l'InMin Gun semble désormais incapable d'organiser quelque résistance que ce soit et, par une étrange ironie de l'Histoire, les hommes de MacArthur s'enfoncent à présent en Corée du Nord aussi facilement que les hommes de Kim-Il Sung s'étaient enfoncés en Corée du Sud à peine trois mois auparavant !
Il faut dire que, malgré les conseils de plus en plus pressants de ses alliés chinois, Kim - qui n'en déplaise à sa Propagande officielle n'a jamais été autre chose qu'un guerillero à peine dégrossi - s'obstine vouloir commander ses troupes en personne, et les utilise donc de la manière la plus inefficace qui soit face à des adversaires qui, eux, sortent tous des écoles de guerre et ont le plus souvent combattu à la tête de leurs divisions lors de la 2ème G.M.
Peng Duhai, qui dans quelques jours commandera la contre-attaque chinoise, résumera d'ailleurs la chose à sa manière : "Tout ce qu'on peut y voir, c'est de l'aventurisme. Le commandement militaire [nord-coréen] a été extrêmement puéril. Le 19 [octobre] Pyongyang a donné l'ordre de défendre [la ville] jusqu'à la mort, avec pour [seul] résultat que 30 000 défenseurs n'ont pu échapper à la capture" (1)De fait, à la fin octobre, près de 150 000 soldats nord-coréens auront été faits prisonniers, offrant ainsi à MacArthur les derniers arguments dont il avait besoin pour rassurer un Président Truman qu'il s'apprête à rencontrer pour la première fois...
(1) ibid, page 362
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