dimanche 9 octobre 2011

3138 - sonner l'heure du réveil

... à Washington, tous ne partageaient pas l'optimisme de MacArthur, ni ses préventions à l'égard d'une armée tout de même capable de jeter des dizaines de millions de soldats dans la bataille.

Mais même ceux-là se rassuraient en se disant que Mao était évidemment un chef d'État rationnel, qui y réfléchirait à deux fois avant de défier la première puissance mondiale pour un butin aussi maigre que la Corée.

Après tout, contrairement à Truman, Mao régnait sur un pays encore massivement agricole, un pays pauvre, ravagé par des décennies de conflits armés, et où tout, à commencer par les routes, les aéroports, le téléphone ou l'électricité était sinon à découvrir, du moins à construire ou à installer.

Funeste erreur, car Mao, lui, ne raisonnait pas du tout en ces termes et, bien avant Inchon, avait déjà décidé de partir en guerre !

Pour le Grand Timonier, le confort de la population chinoise avait bien moins d'importance que la place de la Chine dans le monde, et laisser les Américains envahir la Corée du Nord, puis installer des bases militaires à la frontière chinoise, tout cela aurait signifié que la Chine était encore ce grand corps affaibli et donc ouvert aux appétits étrangers.

A contrario, un affrontement - et un affrontement victorieux - avec les USA démontrerait qu'elle s'était bel et bien réveillée et pouvait à présent se défendre, et tenir sa place parmi les grandes puissances

Taïwan, soutenue à bout de bras par les USA, représentait certes - et représente encore aujourd'hui - un plus grand motif de frustration, et donc d'affrontement. Mais Taïwan est une île, dont la conquête aurait mobilisé des moyens amphibies gigantesques et inaccessibles à la Chine de 1950.

Bien que beaucoup moins symbolique, la Corée représentait en revanche un bien meilleur terrain d'opérations pour l'Armée populaire de Libération, puisque là du moins, elle n'aurait qu'un simple fleuve - par ailleurs ni impétueux ni profond - à traverser...

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