mardi 4 octobre 2011

3133 - ... et un Président pour cautionner le tout

... en définitive, la décision de franchir - ou pas - le 38ème revenait néanmoins au chef de l'Exécutif, autrement dit au Président Truman lui-même.

Mais à quelques semaines des élections de mi-mandat, et face à un Parti Républicain en pleine ascension, dire non aurait immanquablement été perçu comme un signe de faiblesse à l'égard du camp communiste.

Et à l'heure où une victoire décisive semblait à portée de main, une telle reculade aurait également été sévèrement jugée par l'Histoire et, aux États-Unis du moins, considérée comme une impardonnable trahison envers tous les soldats américains qui, devant Pusan ou ailleurs, avaient donné leur vie pour la Corée.

"Des années plus tard, Averell Harriman le résuma ainsi. "Il aurait fallu un effort surhumain pour dire non. Psychologiquement, il était quasi-impossible de ne pas aller de l'avant et finir le travail". Comme d'autres hauts fonctionnaires, Harriman avait compris qu'Inchon avait été une double victoire pour MacArthur, non seulement contre les Nord-Coréens, mais aussi contre ses ennemis à Washington.

"Maintenant, plus rien n'arrêtera MacArthur" lui avait dit Acheson immédiatement après Inchon. "Inchon fut, comme l'écrivit Frank Gibney, alors jeune correspondant de guerre au Time, "la victoire la plus coûteuse que nous ayons jamais remportée, parce qu'elle nous mena à la complète déification de MacArthur et aux terribles défaites qui s'ensuivirent"" (1)

(1) ibid, page 331

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