lundi 3 octobre 2011

3132 - des politiciens qui haussent le ton

... approuvée par les généraux, supportée - de manière ô combien intéressée - par Syngman Rhee et Chiang Kaï-Shek, cette décision de franchir le 38ème Parallèle était également soutenue par les politiciens,... quoi que ceux aient été tentés de prétendre par la suite.

Pour des personnalités comme Dean Rusk, John-Moore Allison ou John Foster-Dulles, pour une fraction de plus en plus importante de l'establishment politique, il importait en effet de durcir le ton face au clan communiste, et il était hors de question, à ce titre, de se contenter d'un simple retour aux frontières de juin 1950, c-à-d à une situation de ni-victoire-ni-défaite.

Il fallait, avait prémonitoirement écrit Allison dès le 15 juillet 1950, notifier clairement à tout agresseur potentiel "qu'il ne peut pas se lancer dans des actes d'agression avec l'assurance qu'il ne prend qu'un risque limité, celui de se voir simplement ramené à la ligne où l'attaque a commencé"

Ce n'est donc qu'en poursuivant l'agresseur nord-coréen bien au-delà de sa ligne de départ du 38ème Parallèle qu'on le punirait réellement et le dissuaderait de recommencer à plus ou moins brève échéance.

En provoquant la chute de Kim-Il-Sung, on pourrait même réunifier toute la Corée, puis inciter l'ensemble des Coréens à se prononcer sur leur avenir, un avenir que personne, à Washington, n'imaginait autrement que capitaliste et pro-américain.

Le risque de provoquer ainsi une violente réaction de Moscou et Pékin ne pouvait certes être exclu mais, soulignait encore Allison une dizaine de jours plus tard, "quoi que nous fassions, je ne vois pas quel avantage nous pourrions retirer en sacrifiant nos principes moraux et en éludant notre devoir d'affirmer sans équivoque que l'agression ne paye pas"

Et l'intéressé de conclure, avec des accents pour le moins bibliques, que "celui qui manie l'épée périra par l'épée" (1)

(1) ibid, page 328

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