
D'extraction modeste - ce qui contrastait singulièrement avec la majorité de ses pairs - l'homme n'était pas, en soi, dénué de talent militaire - sa conduite lors de l'offensive russe dans le saillant de Kharkov, en mai 1942 (1) en témoigne - mais il lui manquait l'audace, l'imagination, le petit-quelque-chose qui, dans une bataille, sépare souvent la victoire du triomphe, et le simple repli stratégique de la débâcle pure et dure.
C'est Paulus, qui avec son collègue Erich Marcks, avait établi les plans de l'Opération Barbarossa, dont la grossière sous-estimation du potentiel de l'adversaire faillit mener l'armée allemande au désastre lors de l'hiver 1941-1942.
Ironiquement, c'est encore Paulus qui, nommé à la tête de la VIème Armée en mai 1942, conduisit celle-ci, à l'hiver 1942-1943, au pire désastre militaire de l'Histoire allemande - mais n'anticipons pas.
Paulus, donc, savait obéir aux ordres, mais pas les devancer ni les interpréter, ce pourquoi il se focalisa jusqu'à l'obsession sur la prise de Stalingrad, comme le lui avait ordonné son maître Adolf Hitler, sans réaliser ce que l'Armée rouge lui préparait non loin de là.
Et quand Hitler lui ordonna de rester sur place et de tenir jusqu'au dernier homme, Paulus fit encore ce qu'on lui demandait, sans pouvoir imaginer une autre solution...
(1) Saviez-vous que... no 1267
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