mardi 10 octobre 2006

1311 - parachutes dorés

... dans le système stalinien, le général qui avait trahi, désobéi, ou simplement déplu, se voyait expédié au goulag ou devant un peloton d'exécution après un procès aussi exemplaire qu'expéditif.

Dans le système hitlérien, il était simplement relevé de son commandement et mis à la retraite ou en "disponibilité" pour une durée plus ou moins longue, qui ne dépendait en vérité que de la situation sur le Front et de la bonne (ou mauvaise) volonté de Hitler à son endroit.

Pour le général allemand, cette "mise au placard" n'était cependant pas synonyme de misère, ce qui lui évitait de prêter une oreille par trop attentive aux sirènes de la sédition contre Hitler :

"Tous ceux qui allaient être relevés de leur commandement au cours de la guerre continuèrent donc de recevoir leur prime mensuelle exonérée d'impôts (...) Après son licenciement, en mars 1944, il [Manstein] allait continuer à recevoir une prime mensuelle de 4 000 RM exonérée d'impôts en vertu de son grade de feld-maréchal jusqu'en avril 1945, le dernier mois où le système de dotation du Führer fut en vigueur.

Au printemps 1945, alors que l'étau se resserrait de plus en plus autour de l'Allemagne et que des milliers de soldats allemands étaient fusillés pour désertion, des officiers supérieurs, dont la prime mensuelle exempte d'impôts était déposée jusque-là dans une banque située dans une région qui se retrouvait sous le feu de l'ennemi, transférèrent leur compte dans une banque d'une localité plus sécurisée. Autrement dit, l'argent allait pouvoir retraiter, mais pas les troupes" (1)

(1) Lemay, pp 178-179

Aucun commentaire: